Les partenaires sociaux européens du secteur bancaire encadrent l’IA


Les partenaires sociaux européens du secteur bancaire encadrent l’IA
Les partenaires sociaux européens du secteur bancaire – UNI Europa Finance, du côté syndical et les trois organisations d’employeurs EBF, ESBG, EACB – ont signé, le 14 mai dernier, une déclaration commune sur l’intelligence artificielle.

Cette déclaration s’appuie sur les précédentes déclarations conjointes adoptées par les partenaires sociaux européens au cours des cinq dernières années, telles que la déclaration conjointe sur le télétravail dans le secteur bancaire européen (2017), la déclaration conjointe sur l’impact de la numérisation sur l’emploi (2018) et la déclaration conjointe sur le travail à distance et les nouvelles technologies (2021).

Dans ce nouveau texte, les partenaires sociaux reprennent à leur compte la définition de l’IA du tout récent règlement sur l’IA en soulignant l’importance de la transparence et de la surveillance humaine dans son déploiement. Ils soulignent l’importance du dialogue social « à tous les niveaux, y compris la négociation collective » estimant qu’il « représente un outil efficace et positif pour faire face à l’impact des nouvelles technologies et de la numérisation sur le lieu de travail ». Ils s’engagent à poursuivre le suivi et l’analyse des effets connexes, notamment en ce qui concerne l’évolution diversifiée des modèles d’organisation du travail. Ainsi, ils tiennent compte de la spécificité de l’IA dont l’utilisation doit faire « l’objet d’un suivi continu par le biais du dialogue social et de la négociation collective ».

Réaliser des évaluations conjointes sur la gestion algorithmique

Les signataires appellent à des actions communes pour « soutenir la transition professionnelle et garantir des possibilités de requalification/de perfectionnement ». Les partenaires sociaux européens encouragent vivement la Commission européenne et les gouvernements nationaux à financer ces formations.

En matière de santé et de sécurité, les signataires recommandent des évaluations conjointes « qui incluent les effets de la gestion algorithmique en raison de son imprévisibilité intrinsèque, car ces systèmes reposent sur un traitement complexe des données et ont tendance à réduire l’implication humaine dans la prise de décision. »

Par ailleurs, ils insistent pour que le profilage, la sélection du personnel, la promotion interne, les changements de fonction et de grade professionnel, le système de sanctions et l’évaluation des performances soient « toujours soumis au principe du contrôle humain ».

Enfin, les signataires considèrent que l’utilisation croissante de l’IA rend nécessaire le maintien d’une série de droits numériques individuels et collectifs conformément à la législation applicable et aux conventions collectives.

Donner la possibilité d’influencer l’IA sur le lieu de travail

Avec cette déclaration, « le secteur financier a pris l’initiative de veiller à ce que les travailleurs puissent influencer l’IA sur le lieu de travail, se félicite Maureen Hick, directrice d’UNI Europa Finance. Ces engagements seront un outil utile pour UNI Europa Finance et nos syndicats affiliés pour négocier des conventions collectives sur l’IA sur le lieu de travail. »

De son côté, Jens Thau, président de la commission bancaire de l’EBF sur les affaires sociales européennes, explique qu’« en abordant les aspects de l’intelligence artificielle liés à l’emploi, nous jetons les bases d’un avenir qui donne la priorité à la fois à l’innovation et à notre main-d’œuvre ».

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