Une priorité collective pour 2025

Déclarée grande cause nationale 2025, la santé mentale s’impose désormais comme une priorité collective et un enjeu RH central. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un salarié sur quatre se déclare en mauvaise santé mentale, et les troubles psychiques sont devenus la première cause des arrêts de travail de longue durée, devant les troubles musculosquelettiques (TMS).

Face à ce constat, le gouvernement, en partenariat avec l’Alliance pour la santé mentale, a lancé une charte d’engagement pour la santé mentale en entreprise, dévoilée lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF) du MEDEF en août dernier.

L’Alliance pour la santé mentale : un acteur central

Fondée en 2024 par Angèle Malâtre-Lansac, l’Alliance pour la santé mentale a été créée pour structurer et promouvoir les actions en faveur de la santé mentale dans la société. Reconnue par le gouvernement, elle s’attache à traiter des sujets tels que la santé mentale des femmes, la psychiatrie, la santé mentale des jeunes et, plus récemment, la santé mentale au travail.

Selon Camy Puech, président du cabinet Qualisocial et co-initiateur de la charte, « le monde du travail a longtemps été le parent pauvre de cette grande cause nationale ». Pourtant, les enjeux sont considérables, tant pour le bien-être des salariés que pour la performance économique des entreprises.

Une charte d’engagement soutenue par le gouvernement

Soutenue par Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du Travail) et Yannick Neuder (ministre de la Santé), sous l’impulsion de Catherine Vautrin, la charte a été officiellement lancée avec le parrainage de Michel Barnier.

Cette initiative vise à mobiliser les entreprises autour d’un objectif commun : promouvoir la santé mentale au travail de manière concrète et mesurable.

Les quatre axes d’engagement de la charte

La charte pour la santé mentale au travail repose sur quatre engagements structurants, qui doivent guider les politiques internes des entreprises signataires :

  • 1. Sensibiliser à la santé mentale
    La santé mentale reste un concept encore flou pour beaucoup. L’objectif est d’éduquer, d’informer et de rappeler qu’elle est aussi importante que la santé physique. Les entreprises s’engagent à former et sensibiliser leurs collaborateurs à ces enjeux pour lever les tabous.
  • 2. Favoriser le dialogue
    Parce que la santé mentale est un sujet complexe, la clé réside dans le dialogue entre toutes les parties prenantes : managers, salariés, ressources humaines et partenaires sociaux. Les organisations signataires s’engagent à créer un cadre d’échanges ouvert et bienveillant.
  • 3. Améliorer continuellement les conditions de travail
    L’évolution rapide du monde du travail – transformation numérique, mutations économiques, nouveaux modes de management – exige une adaptation constante. Les entreprises doivent intégrer la dimension psychologique dans leurs processus d’évolution organisationnelle.
  • 4. Soutenir les situations difficiles
    Enfin, la charte encourage les entreprises à agir concrètement face aux situations de souffrance, qu’elles soient individuelles ou collectives. Il s’agit de prendre soin des collaborateurs en difficulté, de diagnostiquer les causes et de mettre en œuvre des solutions adaptées.
  • Un suivi concret et mesurable

    Pour garantir que la charte ne soit pas « cosmétique », l’Alliance impose un plan d’action triennal à chaque entreprise signataire. Les organisations doivent y préciser les mesures prévues sur les quatre axes, et répondre à trois questions de suivi destinées à évaluer l’impact réel sur la santé mentale des salariés.

    Les résultats, partagés en toute transparence avec l’Alliance, permettront d’identifier les pratiques efficaces et de renforcer la culture de la prévention.

    Prévenir plutôt que réagir : vers une culture de la santé mentale durable

    Si la prise de conscience progresse, les actions concrètes peinent encore à suivre. Camy Puech met en garde contre les démarches purement symboliques : « L’enjeu de l’Alliance est de faire en sorte que cette charte ne soit pas cosmétique, mais qu’elle ait des résultats concrets dans le temps. »
    Les leviers d’action efficaces sont connus :

    • Intervenir rapidement en cas de difficulté pour comprendre la situation vécue.
    • Partager les enseignements des incidents afin d’éviter leur reproduction.
    • Anticiper les impacts des changements organisationnels sur la santé mentale.

    Ces pratiques demandent du temps, une transformation culturelle et une volonté managériale forte, mais elles constituent les conditions essentielles d’une amélioration durable.

    Vers une nouvelle responsabilité sociale des entreprises

    La santé mentale au travail n’est plus un sujet secondaire : elle est désormais au cœur de la responsabilité sociale et humaine des entreprises. En rejoignant la charte, les organisations envoient un signal fort à leurs collaborateurs : la performance passe aussi par le bien-être psychologique.

    Comme le rappelle Camy Puech, la santé mentale, c’est la même chose que la santé physique : nous en avons tous une, et il faut en prendre soin.

    La solution Liaisons Sociales de Lamy Liaisons accompagne les professionnels du droit et des RH dans la prévention des risques psychosociaux grâce à une veille juridique experte et des ressources complètes sur le droit social et la santé au travail.